Ce week end s'est tenu une réunion, dite contre-Grenelle de l'environnement, lors de laquelle les participants "ont voulu dénoncer l'OPA de la droite et des milieux d'affaire sur l'écologie et verser au débat des propositions pour entrer dans une vraie négociation avec un rapport de force". De plus, les organisateurs dénoncent "une opération de marketing et d'affichage et des mesurettes qui ne changeront rien".
Et bien moi, quand je lis de tels propos, j'avoue que cela me déprime et ce, pour plusieurs raisons.
Tout d'abord, si l'on se dit écolo, on ne peut qu'encourager avec vigilance des démarches qui veulent faire avancer les dossiers environnementaux. Le Grenelle n'est pas encore dans la phase des décisions mais encore dans la phase de négociation. Dire dès maintenant que la partie est jouée ....c'est le meilleur moyen de faire capoter les négociations....mais peut être est ce l'objectif de ces mouvements d'extrême gauche qui risqueraient de perdre leur fond de commerce?
Ensuite, parler d'un rapport de force ......Hélàs, j'ai envie de rire car pour l'instant, le rapport de force n'est clairement pas en faveur des défenseurs de l'environnement. Si l'on doit attendre que les rapports de force se rééquilibrent, pouvons nous nous permettre d'attendre encore des années et des années?
Aussi, si un espace d'action en faveur de l'écologie se profile , il faut en profiter, l'élargir au maximum pour faire gagner l'environnement...et personnellement, si c'est un gouvernement de droite qui le fait .....j'applaudirai car ce qui est important, au final, c'est l'environnement ou le rapport "droite/gauche"?
Par ailleurs, parler d'OPA de la droite sur l'écologie c'est stupide. L'écologie fait elle partie de la gauche? Pour moi, l'écologie doit être partagée par tout le monde et si on la laisse dans des luttes stériles de clans, on prend en otage notre avenir et c'est le meilleur moyen de ne jamais faire avancer ces dossiers.
Enfin, j'ai envie de terminer ce papier en parlant plus particulièrement de la Suède, qui est souvent montrée en exemple par les défenseurs de l'environnement. Ici, on est dans l'action et non dans la parole. Les Suèdois ont une forte culture du consensus et partent du principe que lorsqu'une décision parfaite est impossible, il faut favoriser les compromis mais surtout....AVANCER.
Alors, quand on est "pour" ou "contre" ou "pour le contre" ou "contre le pour du contre".....on parle mais pendant ce temps là, notre environnement se détériore. Aussi, il serait temps que l'on agisse. Et quand j'entends des discours du style" demain, il sera trop tard", je me demande ce que font ces personnes "aujourd'hui" au delà de la parlote.
Et pour terminer, je souhaitais reprendre les propos de Dominique Voynet à destination de Jean Louis Borloo, au Sénat, lors du débat autour du Grenelle : Je ne souhaite qu'une chose, que vous réussissiez. Ce sera tout sauf simple, tout sauf consensuel. Je vous envie et je vous plains aussi. Bon courage, il vous en faudra"
Et si pour une fois, tout le monde mettait vraiment son énergie "pour" défendre l'environnement, vous ne croyez pas que nous serions tous gagnants au final?