Contrairement à ce que l’on peut lire à droite ou à gauche, je considère l’étude sur les OGM du professeur Séralini comme un véritable succès et il y aura un avant et un après à cette étude.
En effet, au travers de toutes les critiques qui ont été faites sur cette étude du Criigen, on se rend compte en creux que les OGM qui ont été acceptés et autorisés sur le marché européen l’ont été :
- - sur la base d’études trop courtes dans le temps
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- - sur la base d’études en provenance des fabricants d’OGM eux-mêmes
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- - avec des lignées de rats soigneusement choisies pour ne pas développer les pathologies possibles
Je m’explique.
On a entendu partout que la souche de rats choisis pour cette étude était une souche qui, automatiquement, développait des cancers sur le moyen terme et donc, qu’il n’y avait pas lieu de reconnaitre le lien entre les OGM + Pesticide et l’apparition de tumeurs….. Et bien justement, « ceux qui ont pointé les limites de l'étude ont implicitement dit qu'il était possible d'obtenir tel ou tel résultat en fonction de la lignée d'animaux que l'on choisissait de soumettre aux tests. On sait par conséquent fort bien produire les résultats qui seront les plus favorables à la demande d'autorisation de mise sur le marché ; il suffit d'utiliser la lignée qui ne développe pas les pathologies redoutées ! » (tribune de Florence Burgat de l’Inra, dans le Monde du 3 octobre 2012)
Et puis, petit rappel au passage….les études portant sur les OGM se font habituellement sur cette famille de rats donc….pourquoi est-ce anormal dans un cas et pas dans l’autre ? Surement car les effets à 90 jours des OGM sur cette lignée de rat sont bons et valident la soi-disant innocuité des OGM !
Sur ce point, tout le monde semble d’accord pour dire que l’étude du professeur Séralini est une première et qu’il faut engager de nouvelles études sur des durées aussi longues. Ainsi, l’Anses (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire) « souligne le nombre limité de publications traitant des effets potentiels à long terme d’une consommation d’OGM associés à des pesticides. Elle recommande, dans ce cadre, d’engager des travaux sur ces questions ».
En gros, cela revient à dire que l’on a autorisé les OGM sans connaître leurs effets sur le long terme……tiens, tiens, cela ne vous rappellerait pas l’amiante, le tabac ou d’autres produits si « sympathiques » qui ont été mis sur le marché sans études préalables sur le long terme?
Depuis de nombreuses années, les opposants aux OGM expliquaient qu’il y avait une véritable anomalie dans les processus de validation d’études scientifiques pour l’homologation des OGM car ce sont les fabricants d’OGM qui, eux-mêmes, financent et donnent leurs études pour homologation. …. Qui peut croire, lorsque l’on veut mettre en place un produit sur le marché, que l’on va proposer des études potentiellement négatives ???? Toujours est-il que « l’Anses appelle à la mobilisation de financements publics, nationaux ou européens, dédiés à la réalisation d’études et de recherches d’envergure, visant à mieux consolider les connaissances sur les risques sanitaires insuffisamment documentés "
En gros, il faut que les études soient faites avec des fonds publics (pourquoi pas alimentés par les agro semenciers J) et arrêter de gober tout cru celles des fabricants d’OGM !
Enfin, dernier point et non des moindres, je trouve que cette étude a permis à bon nombre de citoyens de s’approprier la question des OGM et de ne plus la laisser à des « experts » qui n’ont que le titre mais pas la compétence et surtout, qui rendent leurs avis sur des études partielles et tronquées !
Donc, définitivement OUI, cette étude est un succès ! Bravo à toute l'équipe du Professeur Séralini.