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Le blog Ecolo du Jour a été lancé en 2006 afin de réfléchir, ensemble, aux meilleurs chemins à emprunter pour lutter contre le réchauffement climatique et rendre notre quotidien plus écologique. Il se veut un lieu personnel d'échanges, de réflexions mais aussi et surtout, créateur d'idées et d'espoirs !
En ce qui me concerne, j'ai 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 ans, trois enfants et après 6 années en Suède, je vis de nouveau en France, à Lille, depuis 2011.

N'hésitez pas à vous abonner à la Newsletter, ce qui nous permettra de garder un lien et de continuer nos échanges d'idées, ou sinon, retrouvez Ecolo Du Jour sur facebook ou twitter

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Si vous souhaitez me contacter par mail : suede.gj arobase gmail.com


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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 09:45

Comment continuer à se déplacer dans nos villes, alors qu’à terme, les énergies fossiles seront épuisées ? C’est à cette question que des municipalités aussi diverses que Göteborg, Stockholm, Berne (Suisse), Lille, Rome et Torun (Pologne) ont cherché à répondre en se lançant dans des programmes « à grande échelle » de méthanisation pour obtenir un biogaz permettant d’alimenter de nombreux véhicules !

 

Regroupées sous l’appellation de Biogazmax, ces expériences permettent aux communes concernées d’échanger leurs résultats et savoir faire, d’autant plus qu’à la base, les projets sont légèrement différents.



 

Ainsi, la communauté urbaine de Lille a souhaité produire du biogaz à partir des déchets urbains et des eaux usées, tandis que la ville de Göteborg suit une filière valorisant les déchets municipaux et des substrats agricoles. Pour Stockholm, le biogaz est produit à partir des déchets des restaurants et des eaux usées.

 

Dans tous les cas, le bio gaz, qui résulte de la méthanisation des déchets, présente de nombreux avantages. Il permet de se libérer des énergies fossiles, de limiter les émissions de gaz à effet de serre, et peut même être injecté dans les circuits traditionnels de gaz de ville !

 

Lancée il y a 4 ans, ces expériences sont en passe en réussir. Ainsi, pour la ville de Göteborg, on dénombre en 2009 plus de 7.500 véhicules roulant au bio gaz et 37 stations services le proposant (pour information, il y a 5 ans, on ne trouvait que 9 stations alimentant 800 véhicules au gaz !)

 

Alors, on se met à rêver, non ? Que nos déchets, nos eaux usagées et autres substrats agricoles deviennent des matières premières secondaires pour se déplacer ! La boucle serait bouclée et c’est en ce sens que les expériences en cours dans ces villes font figure de symbole et de grande innovation !

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3 avril 2009 5 03 /04 /avril /2009 10:58

Voilà l'idée qui guide les fondateurs et animateurs de "People's grocery", à West Oakland aux Etats Unis.

Depuis quelques années, ces citoyens ont décidé de mettre en place des solutions permettant d'assurer une "justice alimentaire" (food justice). En effet, qu'on le veuille ou non, les aliments bio sont souvent plus chers à l'achat et pas toujours disponibles dans les points de vente traditionnels. Ensuite, les magasins bio ou coopératives sont rarement installés dans des quartiers défavorisés.

Alors, pourquoi inciter les gens à consommer des fruits et légumes, frais et biologiques, en sachant qu'ils n'ont pas accès facilement à ces aliments dans leurs quartiers?

C'est pour gommer cette injustice que People's grocery" s'est lancé il y a quelques années maintenant. Les actions menées se font à trois niveaux :

- Apprendre ou réapprendre aux personnes, comment cuisiner des aliments frais. (personnellement, depuis que je ne mange plus que "bio" et uniquement des fruits et légumes de saison, je peux vous assurer que j'en ai appris des choses et qu'à bien y regarder...."avant", je ne savais pas vraiment cuisiner !!!). En plus des explications délivrées, ces moments permettent d'engager des échanges entre les citoyens (à découvrir dans la vidéo ci dessous)

- Inciter les jardins communautaires locaux ainsi que des producteurs bio à produire pour une consommation très locale, en prise directe avec le consommateur

- En plus de la mise en place de systèmes de bio cabas, les produits sont également vendus dans les quartiers où...en dehors des fast food et boutiques de vente d'alcool, il n'y a quasiment plus rien à acheter de sain !


Personnellement, j'aime beaucoup cette approche car ....avoir accès à une alimentation saine, équilibrée et de qualité devrait être le lot quotidien de tout citoyen ! Actuellement, il faut reconnaître que les produits sains, surtout en période de crise, sont quand même réservés à des personnes qui en ont les moyens ou alors, qui ont déjà franchi le cap, en s'alimentant différemment, à savoir bio, local et suivant les saisons.

Je ne sais pas si cette approche est "un nouveau model pour un monde futur" mais toujours est il que je vous invite à découvrir leur site : ici

ainsi qu'une vidéo, de 8 minutes, expliquant en détail les démarches suivies par Peaple's grocery. C'est en anglais mais cela reste accessible.

Surtout, dites moi ce que vous en pensez !





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19 août 2008 2 19 /08 /août /2008 07:34

Je vous avais déjà parlé il y a quelques semaines de l'île de Gotland, en Suède.


Cette île suédoise, située en pleine mer Baltique, s'est donnée pour ambition de ne plus dépendre des énergies fossiles et nucléaires d'ici 2020 et donc de tout miser sur le "renouvelable". Afin d'atteindre cet objectif, de nombreuses actions ont été mises en place aussi bien au niveau des collectivités locales que des particuliers (développement d'un parc éolien assurant à ce jour 22% de l'électricité, développement du micro éolien, de la géothermie et du solaire...).


Ainsi, la bibliothèque de Visby ("capitale" de Gotland et comptant environ 40.000 habitants l'hiver et environ le triple l'été) est une des actions à mettre au crédit de ce programme et constitue très belle réussite architecturale et environnementale.




D'un point de vue architectural, le bâtiment est en plein centre de la vieille ville et s'intègre parfaitement dans cet univers médiéval si caractéristique de Visby. Ensuite, les concepteurs ont cherché à mettre en place des solutions innovantes, avec comme objectif, une consommation maximum de 100 kWh/m²/an (pour mémoire, en France, nous avons une moyenne d'environ 150 kWh/m²/an). Cet objectif est d'autant plus ambitieux que le bâtiment est élevé et compte plusieurs niveaux. Or, plus les bâtiments sont en hauteur, plus l'apport en énergie doit être important compte tenu des "fluides" à faire monter et circuler dans l'ensemble de la structure.

L'idée des concepteurs a été de faire appel aux ressources locales.



-Grace à une pompe à eau en pleine mer, on peut bénéficier de la fraicheur de la mer en été pour rafraichir le batiment. La température de l''eau pompée est comprise entre 6 et  8°

- Mais en plein hiver, cette pompe à eau permet également de chauffer le bâtiment. En effet, l'eau est chauffée grâce à une pompe à chaleur fonctionnant au propane.

- Des panneaux solaires judicieusement intégrés permettent d'alimenter en électricité les systèmes de chauffage et de rafraichissement. Si la production d'électricité est supérieure aux besoins, le surplus est basculé dans les bâtiments municipaux situés à proximité.

- deux puits canadiens situés sur le toit favorisent l'utilisation de la lumière naturelle dans la bibliothèque, limitant ainsi le recours à un éclairage électrique

- des triples vitrages assurent une excellente isolation du bâtiment

- En plein hiver, les grandes surfaces vitrées permettent à la lumière de pénétrer naturellement dans les salles de lecture alors qu'en plein été, les arbres environnants  et les surplombs des toits permettent de faire de l'ombre et de limiter l'impact du soleil sur ces surfaces vitrées.

Cet exemple d'architecture durable, datant de 2005 et sur une surface de 5.400 m², montre à quel point il est important de prendre le plus rapidement possible le virage écologique. L'énergie fossile est de plus en plus chère. A nous d'en tirer rapidement les conclusions et d'innover, comme à Gotland !



Un des puits de lumière situé sur le toit

 




Au premier plan ,des panneaux solaires, fournissant de l'électricité au bâtiment.

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10 juin 2008 2 10 /06 /juin /2008 22:54

S'il ne fallait retenir qu'une seule donnée pour lancer un éco quartier, je pense que l'approche participative serait certainement celle là. On peut en effet proposer aux citoyens les plus beaux équipements du monde mais si ceux ci ne correspondent pas à leurs attentes, c'est peine perdue.

L'exemple danois de Vesterbro et son îlot pilote de Hedebygade en est la bonne illustration. La ville de Copenhague s'est assez rapidement développée à la fin du 19ème siècle avec des constructions en dehors du quartier historique. Ces immeubles de 5 à 6 étages étaient à peu près tous identiques, avec des appartements minuscules, sans chauffage ni eau chaude et parfois même sans toilettes. Petit à petit, la ville s'est encore étendue et le quartier de Vesterbro (d'une surface de 35 hectares), pourtant très proche du centre, a été délaissé pour devenir insalubre dans les années 70, accueillant une grande partie du trafic de drogue et la criminalité de Copenhague.

Cour intérieure de l'îlot Hedebygade


Aussi, dans les années 80, la municipalité a souhaité réhabiliter l'ensemble du quartier et surtout, un îlot composé de 19 bâtiments, pour en faire un projet pilote. Au départ, l'approche écologique n'allait pas de soit mais après des réunions entre des propriétaires, locataires et représentants de la ville et du ministère du logement, l'idée d'avoir une approche écologique s'est imposée. Il fallait mettre en place une nouvelle manière de vivre, de façon soutenable et durable, avec des personnes d'horizons différents.

Ainsi, quelques personnes ont été formées pour servir d'intermédiaires entre les autorités et les habitants. Un organisme semi public, mais totalement indépendant, a été mis en place, afin de réunir les différentes parties prenantes de la réhabilitation. Enfin, une revue trimestrielle a été éditée afin d'informer les habitants du quartier des changements à venir, des dates de réunion à ne pas manquer et des contacts relais. La période de concertation a été longue dans le cas de Vesterbro Hedebygade puisqu'on peut dire qu'elle s'est étalée entre 1992 et 1997, année du début des travaux !


Un des aspects pilote de la réhabilitation : orienter avec un système de miroir (en haut sur la photo), la luminosité à l'intérieur des habitations



Les habitants ont pu faire valoir leur point de vue, avec ainsi la création, au coeur de l'îlot réhabilité,d'un espace commun accueillant une salle de jeux pour enfants, une salle de réunion et un local pour lessives...lesquelles sont alimentées grâce à la récupération des eaux de pluie. De même, un grand plan d'organisation des déplacements au sein du quartier a été mené, avec la mise en place de pistes cyclables, rue piétonnes et autres espaces de stationnement.


Maison commune au coeur de l'îlot


10 ans après le début de la réhabilitation de ce quartier, on peut dire que les actions menées ont été à la hauteur des enjeux (comme je le développe ici sur le site d'Ecolo Info). Le quartier est maintenant très agréable et fréquentable, les habitations sont belles et les consommations énergétiques sont très à la baisse par rapport à la moyenne danoise. De plus, des essais qui ont été entrepris ont pu être ou non développés dans d'autres quartiers et villes. 

Cependant, le succès revient également à cette approche participative, qui, même si elle n'est pas des plus simples et rapides, permet de faire adhérer les habitants d'un quartier insalubre pour le transformer en banlieue agréable et vivable pour tous. Un vrai challenge dont on ferait bien de s'inspirer chez nous, vous ne croyez pas?

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27 mai 2008 2 27 /05 /mai /2008 21:37

Alors que nous entrons dans une période de raréfaction des ressources naturelles à bas prix, il me semblait intéressant de montrer l'exemple de la ville de Göteborg, en Suède, qui a souhaité se projeter en 2050 afin d'étudier les impacts, changements et adaptations que cela signifiait pour devenir une ville durable, entièrement indépendante des ressources fossiles.



Quelles seront nos sources d'énergie en 2050? , comment allons nous gérer nos déchets? comment pourrons nous nous déplacer en ville en limitant au maximum nos émissions de CO2 ou encore quelle alimentation durable apporterons nous aux citoyens de la région?

C'est à ces différentes questions que la ville de Göteborg, ses universités, son école d'ingénieurs Chalmers ainsi que des opérateurs privés (Rénova, Göteborg Energie et Energie Plus) ont décidé de répondre. Pour cela, ils ont mis en place la méthologie suivante :

- Etat des lieux de la situation actuelle
- application de critères environnementaux et durables
- Mise en place de scénarios, grace à des débats publics, pour arriver à intégrer petit à petit des critères soutenables et faire de la ville de Göteborg en 2050 une ville 100% durable et soutenable.

Dans tous les domaines qui ont été étudiés (alimentation, déplacement, urbanisation, déchets et énergie), l'approche énergétique est certainement la plus novatrice et intéressante à étudier.

Actuellement, la ville de Göteborg et sa région ont besoin de 45 Twh/an (Terrawattheure), ayant pour origine :

les énergies fossiles (24 Twh), l'hydraulique (9 Twh), le nucléaire (7 Twh) et la biomasse (5 Twh) (biomasse = ensemble de la matière organique : plantes, arbres, déchets...qui vont être valorisés pour se transformer en source d'énergie)

Le scénario retenu pour l'année 2050 répertorie les sources d'énergie suivantes

énergies fossiles (0 Twh), l'hydraulique (3 Twh), le nucléaire (0 Twh), la biomasse (15 Twh), l'énergie éolienne et marine (7 Twh), l'énergie solaire (5 Twh) soit un total de 30 Twh/an.




Plusieurs constats : Au delà d'une augmentation prévue de la population (passant de 850.000 habitants à 1.200.000 d'ici 2050), la ville de Göteborg mise sur un programme important d'économies d'énergies. Ensuite, les énergies fossiles et nucléaires disparaissent complètement du paysage. D'un coté, pour les énergies fossiles, cela correspond à une raréfaction des ressources et à un taux de pollution trop important, tandis que pour le nucléaire, les Suédois ayant voté, par référendum au début des années 80, une sortie du nucléaire, il fallait donc respecter cette orientation.

Enfin, ces données donnent un cadre très précis des directions à suivre pour les collectivités locales, entreprises, universités et centres de recherche. Quand on connait l'incroyable aptitude des Suédois à travailler ensemble, on sait très bien que ces scénarios seront suivis et très certainement atteints d'ici 2050.

Pour preuve, le programme Göteborg 2050  a été mené en 2003 et 2004 et, 4 ans plus tard, on voit déjà des changements dans la ville avec, les opérateurs d'énergie qui nous incitent à diminuer nos consommations, un recyclage encore plus important des matières organiques pour accroître la part de la biomasse dans le bouquet énergétique et des programmes de recherches et d'études qui sont focalisés sur le recyclage des matériaux.

Toute la ville et sa région sont en mouvement pour ne plus dépendre des énergies du 20ème siècle mais bien plutôt, de celles du 21ème siècle ! Je ne sais pas ce qu'il en est dans votre ville mais, cette vision partagée du futur est très rassurante et pleine d'espoirs pour les habitants de Göteborg et de sa région.

 

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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 22:19

Difficile, aux Pays Bas, de construire de nouvelles habitations sans augmenter son empreinte écologique. Avec déjà la plus forte densité d’habitants au km² en Europe, l'enjeu est souvent d'optimiser l'espace, de diminuer l'empreinte écologique tout en permettant à des particuliers de se loger ! 

Pour résoudre cette équation complexe, la ville d’Amersfoort a décidé, au milieu des années 90, de se lancer dans un programme ambitieux de quartier « solaire ».



 

L’idée a été d’avoir un terrain d’expérimentation et d’essais pour pouvoir ensuite développer pleinement la filière de l’énergie solaire aux Pays Bas. Et c’est bien là que réside la force de ce projet (tout comme dans ceux qui sont menés depuis de nombreuses années dans les pays nordiques) : le risque pris par les pouvoirs publics afin d'avancer pour trouver de nouvelles solutions.

 

Les travaux dans le nouveau quartier de Nieuwland ont débuté en 1995 pour se terminer en 2002. Sur une surface de plus de 70 hectares, 5.000 habitations ont été construites, ainsi que des équipements collectifs (écoles et centres sportifs par exemple).

 

Afin de bien piloter ce projet et de ne pas s’écarter des objectifs initiaux fixés, les autorités locales ont eu recours à la méthode DCBA  qui permet de suivre à tout moment le niveau d’exigence environnementale du projet, en sachant que le D est considéré comme la base et le « A » est synonyme d’excellence.



 

5 approches différentes de gestion de l’énergie solaire ont été testées à Amersfoort – Nieuwland :

 

-          trois écoles primaires à faible consommation énergétique. En plus de matériaux isolants, l’une d’entre elle accueille 192 panneaux solaires ! Ce qui est également intéressant, c’est l’implication et la sensibilisation qui est faite auprès des enfants dans la mesure où des points infos retranscrivent quotidiennement les performances des panneaux

-          Un projet photovoltaïque avec comme objectif, la production d’1MWp. Ce qui signifie que 500 habitations ont été équipées chacune de panneaux solaires sur une surface moyenne de 20m². (Au final, l’ensemble de la production est de 1,3 MWp !)

-          50 logements sociaux ont été équipés de capteurs solaires et panneaux photovoltaiques

-          19 habitations destinées à la vente équipées de panneaux solaires pour leur propre consommation

-          Et enfin, deux bâtiments « à énergie équilibrée » faisant appel aussi bien aux énergies solaires qu’à des éléments présents dans les maisons passives (triple vitrage, par exemple)

 

Ce projet, mené à grande échelle, a permis de valider de nombreux aspects dans les constructions de nouveaux quartiers. Ainsi, la présence de panneaux solaires ne défigure pas l’ensemble. Ensuite, l’organisme social a appris à gérer des logements intégrant des panneaux solaires et enfin des nouvelles techniques ont pu être développées, afin de capter au mieux l’énergie solaire.

 

Contrat rempli, donc, pour ce quartier et on ne peut qu’inciter des municipalités ou promoteurs immobiliers, à se lancer dans des projets ayant une telle envergure car cela fait avancer à grand pas la technologie et la perception des énergies alternatives dans nos sociétés.

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13 mai 2008 2 13 /05 /mai /2008 21:25

Partons à la découverte de l’éco village le plus insolite actuellement en développement en Europe : Sieben Linden, situé dans l’ex Allemagne de l’est.

 


 

 

A l’origine de ce projet, une association (freundeskreis Ökodorf) dont le but était de promouvoir et de valoriser les expériences entre écovillages et autres initiatives respectueuses de l’environnement. Petit à petit est venue l’idée de bâtir, grandeur nature, un éco village qui reprendrait justement les principes développés et soutenus par l’association.

 

C’est ainsi qu’en 1997 le site de Sieben Linden a vu le jour (entre Hambourg et Magdebourg, dans l’est de l’Allemagne), avec ses premiers habitants. Fondé sur les principes d’auto suffisance, et d’impact écologique minimum, tout a été pensé à Sieben Linden pour vivre en parfaite harmonie avec la nature et ses envies. La surface totale occupée est de 42 hectares, se composant de 25 hectares de forêt, 6 de logement et 11 hectares pour les jardins et espaces communs. Actuellement, plus de 80 adultes et 30 enfants habitent sur le site mais l’objectif est à terme d’atteindre 300 personnes.


 

 

Le chauffage des habitations et de l’eau se fait grâce au bois trouvé sur place ou par l’intermédiaire des panneaux solaires. L'eau vient du site lui même et, afin de ne pas polluer l'environnement, les eaux usées sont dépollées grâce aux plantes avant d'être rejetées dans la nature. Les jardins potagers sont encouragés (et arrosés grace aux eaux dépolluées) et les habitations ont été construites en paille, bois et argile. D’ailleurs, cette approche a permis de reconnaître, pour la première fois en Allemagne, qu’il était possible d’avoir des habitats collectifs en paille.


 


La vie communautaire développée à Sieben Linden est très élaborée. D’un coté, l’ensemble de Sieben Linden et à l’intérieur, des petits groupes de personnes qui souhaitent vivre selon leurs envies respectives. Ainsi, le groupe radical « Club 99 » a pour objet de partager l’ensemble des biens et de consommer quasi exclusivement les produits cultivés sur place grâce à des moyens manuels uniquement. Les autres communautés prennent des formes plus traditionnelles.

 

 

A ce jour, ce projet peut nous paraître déplacé ou « fou » mais il n’empêche, nous avons peut être là des pionniers qui nous montrent comment vivre en prise directe avec son environnement, tout en le respectant. De plus, cette initiative a permis de valider les constructions d’habitats collectifs en paille, certainement un des matériaux les plus respectueux de l’environnement. Sieben Linden sera-t-il perçu, dans quelques années, comme le mode de développement à suivre ? Difficile à dire car l’expérience est à une petite échelle mais elle mérite d’être suivie, pour que nous bénéficions également de ces avancées.

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6 mai 2008 2 06 /05 /mai /2008 21:40

 

Des petits jardins qui aboutissement dans les jardins communaux., des maisons en verres, un jardin sauvage, de l'eau, un étang, des ponts..... ce cadre idyllique ne se situe qu’à 5 minutes à pied de la gare de Culemborg, aux Pays Bas.

 

 



L'éco quartier du nom d' Eva Lanxmeer est né de la volonté d’une femme, Marleen Kaptein. Convaincue qu’il fallait que nous changions nos modes de vie « ensemble » et que pour cela, les changements devaient venir de la base, Marleen Kaptein s’est battue depuis le début des années 90 pour imposer son idée d’éco quartier.

 

A force de rencontres, réunions et débats, cette femme a réussi à convaincre une commune (Culemborg) de lui céder un emplacement …très particulier puisque l’éco quartier est construit au dessus de la nappe phréatique alimentant tous les habitants en eau potable ! Habituellement zones non constructibles,les champs captants au dessus des nappes approvisionant les villes sont des zones très sensibles en matière d'urbanisme. Cependant, les autorités locales ont malgré tout adhéré au projet dans la mesure où elles étaient également associées aux décisions et démarches et que l'objectif de cet éco quartier était d'avoir une empreinte écologique minimale.

 

Au-delà des matériaux utilisés (non polluants, recyclables et de proximité), l’objet de Culemborg est aussi de mixer aussi bien des logements en location qu’à la vente, des jeunes et des moins jeunes, et également, entre les habitations, d’y construire des bureaux.

 

Compte tenu de son emplacement, un soin tout particulier a été porté à la gestion de l’eau. D’un coté, les eaux de pluie sont canalisées pour être acheminées dans des petites tranchées, permettant ainsi l’infiltration de l’eau dans la nappe et donc, à terme, de recharger la nappe phréatique.


De l’autre, les eaux usées sont captées pour être dépolluées grace aux plantes (roseaux) puis, une fois cette phytoépuration menée, cette eau est déversée dans des petits plans d’eau que l’on retrouve sur le site.

 

Passé de l’utopie à la réalité, ce projet est une vraie réussite…aussi bien environnementale que sociale et économique. Sa clé réside dans la participation et l’implication constante des citoyens mais aussi des intervenants (ville, architectes, paysagistes, urbanistes…..). D’ailleurs, les habitants entretiennent eux-mêmes les espaces communs, ce qui les incite plus encore à « protéger » leur cadre de vie immédiat.

 
A l'heure où l'urbanisation rampante met en danger parfois les champs captants, cet exemple devrait être suivi dans de nombreuses communes assez ouvertes pour accepter que le projet vienne de la "base" et non du sommet. C'est tout même envisageable, non?

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29 avril 2008 2 29 /04 /avril /2008 22:21

L’Ecovillage de Cleveland est un projet lancé dans l’Ohio, permettant de prouver que la vie en centre-ville peut aussi se conjuguer avec une approche durable du social et de l'écologie.

 


Avec une population de près d’un million d’habitants en 1950 et d’environ 500.000 à la fin des années 1990, Cleveland est une des villes américaines à avoir perdu le plus d’habitants intra muros, au profit de banlieues sans fin.

 

 

Aussi, en 1995, en réponse à un étalement urbain de plus en plus préoccupant, des résidents, accompagnés d’une association écologiste, ont souhaité réfléchir à ce problème, afin d’y apporter une réponse concrète.

Plutôt que de construire quelque chose de nouveau, ils se sont penchés sur l’idée de réhabiliter un quartier en le transformant petit à petit en éco village. Tous les quartiers de la ville ont été consultés et il leur a été demandé s’ils souhaitaient faire partie du programme.

Après de nombreuses réunions et débats publics, le choix du site s’est porté sur un quartier bordé par une voie de chemin de fer. Est venue ensuite la consultation d’urbanistes, de paysagistes, de spécialistes du déplacement urbain et d'architectes. En décembre 1997, une réunion de lancement de l’écovillage et de ses transformations s’est tenue afin de présenter les 250 habitations à construire, la réhabilitation du centre commercial ainsi que les emplacements prévus pour les jardins collectifs. Un appel d’offre a alors été lancé, aboutissant enfin, au début de 2001, à la construction des premières habitations éco conçues, lesquelles sont devenues d’excellentes vitrines pour la suite du projet.




Les maisons consomment en effet 50% d’énergie en moins que les consommations moyennes américaines, les matériaux de construction sont sains, l’approche bioclimatique a été pensée en amont, tout comme la qualité de l’air intérieur. Les bois utilisés sont d’origine FSC et des panneaux solaires permettent d’apporter aux habitations l’équivalent de 4 kw par heure. Fait marquant pour les Etats-Unis…ces maisons sont à 5 minutes à pied de la gare, que l’on peut rejoindre par des pistes cyclables et parcours pédestres.

 

 

Parallèlement à ces maisons, les espaces verts ont été repensés, tout comme la création de jardins collectifs. La zone commerçante a été réaménagée afin de permettre de s’y déplacer à pied et en vélo, et de mixer un peu plus des habitations avec des bureaux et des magasins.

 

Un des points forts de ce projet réside dans la proximité voulue entre les concepteurs et l’université de Cleveland. Ainsi, les professeurs ont pu communiquer avec les architectes et habitants, les aidant tous à mieux appréhender ce concept d’éco village. Car, si vous n’associez pas les citoyens à vos projets, difficile de les faire adhérer. Dans le cas présent, les nombreuses réunions publiques ont toujours trouvé une large audience avec des citoyens satisfaits de voir les pistes cyclables se développer, de constater le calme dans le quartier ainsi que les espaces verts plus présents.


Avec maintenant plus de 3000 habitants vivants directement dans ce quartier, on peut dire que l’EcoVillage de Cleveland est une réussite, d’autant plus que nous sommes dans le pays de l’automobile.
Et puis cette approche nous prouve que, même aux Etats-Unis, on peut repenser des quartiers de centre ville en combinant l’écologie, l’économie et le social !


On pourrait conseiller à George Bush d'aller plus souvent à Cleveland, vous ne croyez pas?

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8 avril 2008 2 08 /04 /avril /2008 21:49

Aujourd'hui, je vous emmène au Danemark, dans le village de Munksoegaard. Situé à une vingtaine de kilomètres de Copenhague, cet éco village a été construit en 2000 et fait partie des exemples les plus réussis de ce qui peut se faire en matière de co-habitat.





Qu'entend-on par co-habitat?

D'origine scandinave (et plus exactement danoise !), ce concept a pour principe une formule d'habitat groupé permettant aux propriétaires des logements de jouir d'une autonomie et d'une indépendance dans un environnement qui invite à une certaine vie sociale et communautaire. Souvent, ce terme est employé pour désigner des ensembles de maisons individuelles groupées autour d'un immeuble et d'installations communautaires.

 

 

 

Dans le cas de Munksoegaard, cette photo est particulièrement parlante :


 En plein coeur du village, on trouve une ancienne ferme qui a été restaurée. Autour, cinq grands "ensembles", composés chacun de 20 habitations.  On retrouve, dans chaque ensemble, des personnes aux profils différents :des familles, des séniors et des jeunes. Enfin, chaque entité possède sa maison commune, pour partager éventuellement les repas, les loisirs, les fêtes, les réunions...

Munksoegaard reprend bien le concept de départ du co-habitat et qui a trouvé son inspiration dans un article de Bodil Graae's, en 1967, et qui écrivait alors : "Chaque enfant devrait avoir 100 parents".

 

Et même si 1,5% de la population danoise vit maintenant selon ces principes, le village de Munksoegaard est plus remarquable encore, compte tenu de son éco-conception.


En effet, les maisons communes de chaque ensemble sont auto construites en paille ! Chaque habitation est en bois, avec une peinture extérieure respectueuse de l'environnement, les vitrages permettent de limiter au maximum les pertes d'énergie, des panneaux solaires alimentent en partie certaines habitations, une petite centrale fonctionnant au bois permet de chauffer les habitations, les routes sont en graviers (et non en bitume), l'eau de pluie est récupérée pour l'ensemble des maisons communes, l'agriculture biologique est encouragée, les déchets sont limités à leur maximum et triés pour être recyclés....

Enfin, sachez que le village est à proximité de la gare, que des solutions de Car Sharing ont été mises en place et que l'utilisation fréquente du vélo est la "norme".

Une fois de plus, les scandinaves nous montrent que des pistes alternatives existent pour vivre ensemble avec des approches plus partagées et respectueuses de l'environnement. En France, le développement d'éco village ou de solutions de co-habitat est très récent mais au moins...il a la chance de pouvoir s'appuyer sur cette forte expérience nordique et de nous montrer que ....ça fonctione.

Alors....tous partants pour du co-habitat en éco village?

 

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